du JUNQUE et d\'AILLEURS

Tapas or not tapas.

Bravo, belle réussite de la Fête de la musique à Jurançon. 

Les animations, les groupes musicaux très bien, même du côté repas les fritures n’étaient  pas trop oléagineuses.

Diou biban, le chef cuistot a fait des progrès, aurait-il pris des cours du soir …

Mais voilà, nous, nous étions venus pensant se ‘’taper des tapas’’. Déception car entre trois morceaux de calamar et quatre ‘’acras’’, (c’est espagnol les acras ?) peut-on vraiment appeler ça : tapas … A part la dénomination, le repas était réussi.

Ayant aperçu parmi la foule deux des quatre Mousquetaires, dont un à ce que l’on dit serait ‘’mita’’ de Borja ‘’mita’’ de Jurançon et aurait vécu plusieurs années en Andalousie, nous nous sommes fendus d’un coup de téléphone pour lui proposer de nous parler des fameuses ‘’tapas’’. Voici ce qu’il nous en a dit :

« Cinq ans en Andalousie, patrons de bar et gérants d’une ‘’Pena Flamenca’’ avec ma compagne, ça marque. Ce que je sais, c’est ce que m’a raconté un vieil andalou, a savoir que ça viendrait d’un temps lointain où pour éviter que la poussière, les mouches ou les moustiques ne tombent dans les verres, ils les ont couverts avec un ‘’trozito’’ de jambon ou de fromage. Couvrir, ‘’tapar’’ en espagnol d’où par déduction, prendre une ‘’tapa’’.

Le vrai ‘’tapear’’ en Andalousie se fait au comptoir, rarement à table. On boit généralement dans un ‘’catavino’’ (petit verre à dégustation) du ‘’Fino’’ du ‘’jerez’’ ou de la ‘’Manzanilla’’, vins blancs andalous, en accompagnement d’une petite tranche de ‘’jamon’’ de ‘’queso’’, d’une multitude de bonnes choses ou de petites portions individuelles d’une spécialité de la ‘’casa’’. Chaque bar à sa spécialité, sa ‘’tapa’’ secrète. Pas de ‘’comida sin bebida’’ (pas manger sans boire).

Ce qui a été servi vendredi soir à la fête s’apparente plus à ce que l’on appelle en Espagne, raciones ou media- raciones mais c’était quand même bien.

Un conseil que m’avait donné ce vieil Andalou, c’est de trancher le jambon au couteau, jamais à la machine car la vitesse de la lame en tournant ‘’échauffe’’ la viande et en dénature le goût. »

Un grand merci Monseigneur, il faut donc appeler un chat, un chat, la corrida se pratique avec un taureau, pas un bœuf, vous ne faites pas une fondue savoyarde avec du camembert ou une poule au pot avec de la pintade.

Après une telle leçon, on ne pourra plus dire …

Les tapas, on s’en ‘’tape’’.